Communiqué de presse
Prise de position de la Jeunesse socialiste vaudoise sur la réforme « Prévoyance vieillesse 2020 »
La Jeunesse socialiste vaudoise (JSV) a longuement débattu de la prévoyance-vieillesse et du projet issu du parlement « PV 2020 » et les membres ont pesé les pour et les contre du projet « PV2020 ». A très large majorité, la JSV a décidé de recommander le « NON » à PV 2020, ce qui signifie pour la JSV refuser à la fois l’augmentation de la TVA et soutenir le référendum lancé par la gauche.
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Lors de son assemblée générale du 7 avril dernier, la JSV a reçu Roger Nordmann, chef du groupe PS au Conseil National et Samuel Bendahan, députés au Grand Conseil, ce afin de discuter, comprendre et prendre position sur le projet « Prévoyance vieillesse 2020 », dit « PV2020 ».
Les débats, constructifs, ont permis aux jeunes socialistes de saisir tous les enjeux autour des avantages et désavantages de cette réforme, issue d’un compromis gauche-droite. Elle a décidé à l’unanimité (moins 2 abstentions) de refuser cette réforme, et de soutenir le référendum sur la question. La Jeunesse socialiste vaudoise explique sa position par de nombreux arguments détaillés ci-après :
Tout d’abord, les femmes sont toujours touchées par l’inégalité salariale et la mauvaise répartition des tâches du ménage. Elles mènent une double vie qui est sanctionnée par PV2020 qui les fait travailler plus longtemps et ne leur « rembourse » pas cette année supplémentaire avant leurs 94 ans.
La JSV constate que le marché du travail est terriblement tendu. La création d’emplois comme vision d’avenir est erronée, et laisser près de plusieurs dizaines de milliers de personnes de plus sur le marché du travail ne va faire que renforcer le chômage de toutes et tous et rendre l’accès à l’emploi des personnes de plus de 50 ans encore plus difficile.
« Si le chômage domine, l’AVS perdra aussi des rentrées, tout comme les finances de TVA, la consommation ou les assurances sociales. Laisser des gens traîner sur le marché de l’emploi saturés aurait des conséquences lourdes et irresponsables » a déclaré Audrey Petoud, membre du comité.
L’augmentation des rentes des retraité-e-s, en particulier les couples, est par ailleurs largement affaiblie par l’augmentation de la TVA, l’augmentation des cotisations salariales et la baisse du taux de conversion du 2e pilier. Les tableaux fédéraux des gains pour les retraités sont idylliques mais ne prennent que le positif en oubliant de compter les pertes de pouvoir d’achat.
Exemples :
- Dès la rentrée en vigueur de la réforme, une personne de 34 ans qui gagne 40'000 francs par année a besoin de plus 8 ans de retraite pour compenser ce qu’il aura payé en plus par année. Il commencera à être « gagnant » à 72 ans, mais sans compter la baisse du deuxième pilier et l’augmentation de la TVA.
- Pour une personne de 34 ans qui gagne 55'000 francs par année, il lui faudra 14 ans pour compenser ce qu’il aura payé en plus par année. Il commencera donc à être « gagnant » à seulement 79 ans.
- Pour une personne qui touchait jusqu’alors les prestations complémentaires, elle ne sera pas impactée positivement par l’augmentation des rentes AVS, qui seront alors déduites de ses PC. Les personnes les plus en difficulté ne seront pas épargnées, par contre, par leur contribution financière à l’AVS.
- Pour une personne actuellement à la retraite, aucune amélioration dans le projet PV2020 ne la concerne.
- A cela s’ajoute, pour les femmes, une année de rente complète perdue.
Il est également important de rappeler que, dans l’immédiat, il s’agit là d’une perte sèche très importante, en particulier pour les jeunes, qui vont voir leur pouvoir d’achat affaibli jusqu’à la retraite.
« Nous comprenons le travail de la gauche, qui a tout fait pour sauver les retraites au Parlement. Elle a mis en place des instruments pour limiter les dégâts et nous en sommes reconnaissants. Mais il y a toujours trop à perdre pour les femmes et les classes moyenne et populaire. Rappelons ici qu’il s’agit d’un projet de compromis et non un projet de combat. Certains compromis peuvent être bons : ici, ce n’est pas le cas » - Romain Pilloud, porte-parole de la JSV
De plus, la JSV ne croit pas qu’en cas de refus par la population, cela laisse une ouverture à la retraite à 67 ans pour toutes et tous. Comment croire que les partis bourgeois oseraient relever l’âge de la retraite de 2-3 ans alors qu’il s’agit de la raison principale qui poussera les gens à refuser cette réforme ? Par contre, si la réforme est acceptée telle quelle, la révision suivante risque clairement d’inclure cette possibilité. Si le corps électoral décide de rejeter cette réforme, ce que la JSV espère, c’est simplement redonner la responsabilité au Parlement de revenir avec une réforme meilleure dans les plus brefs délais.
Enfin, la JSV est consciente que la défense des conditions de travail passe par une non-augmentation de l’âge de la retraite, que ce soit pour les femmes et pour les hommes. Il s’agit d’un combat historique du Parti Socialiste et la JSV défendra cette opinion à la fois dans le vote de ses membres lors du vote interne du PS Suisse, mais également au moment où le PS Vaud prendra position dans sa procédure usuelle avant les votations de septembre.
Pour plus d'informations :
Romain Pilloud, porte-parole, 078 613 92 33, romain.pilloud@jsv.ch