En 2013, la Jeunesse Socialiste Vaudoise avait fait signer une pétition pour davantage de transparence financière dans les partis politiques (voir argumentaire ci-dessous). Muni de plus de 1000 signatures, le parti avait remis la pétition au Grand Conseil et a été entendu par la commission des pétitions.
Le Grand Conseil, après en avoir débattu, a rejeté le 30 mars 2015 cette pétition qui demandait pourtant de lutter contre la corruption dans une démocratie telle que la Suisse. La Jeunesse socialiste vaudoise continuera à se battre pour davantage de transparence dans le monde politique, malgré ce refus.
Qui paie commande
Ce dicton n’a pas sa place dans une démocratie comme la notre. Pourtant, c’est pire encore en Suisse et dans le Canton de Vaud : en raison de l’absence totale de règles concernant la transparence financière, c’est véritablement celui qui paie qui commande: ce qui soulève la question de l’indépendance des partis politiques. Les électrices et électeurs ont le droit de savoir qui commande, qui tire les ficelles ou quel lobby se cache derrière de grosses donations.
Le GRECO pointe du doigt la Suisse
En Suisse et dans le Canton de Vaud, alors que le GRECO (Groupe d’Etats Contre la Corruption) nous a plusieurs fois pointé du doigt pour que notre pays légifère sur la question, seuls les Cantons du Tessin, de Genève et de Neuchâtel se sont dotés de lois règlementant la publication des dépenses des partis. Le GRECO a placé la Suisse dans le groupe des pays non conformes. Il est temps que le Canton de Vaud montre l’exemple et ouvre la voie de la transparence.
Contraire à la tradition démocratique de notre pays.
C’est un verdict gênant pour la Suisse et sa tradition de démocratie directe, à laquelle les partis de droite font justement référence. Ce n’est pas pour rien que Transparency International qualifiait la Suisse à ce propos de « pays en voie de développement avec de grandes possibilités d’amélioration ». Voulons-nous des partis qui élaborent leur programme non plus en fonction de critères idéologiques mais qui les adaptent aux demandes des donateurs ?
La Commission des institutions politiques du Conseil des Etats a, pour la première fois, décidé de demander la transparence du financement des campagnes de votations populaires.
Bien que tardif, c’est un signal qui va dans la bonne voix. Les montants des campagnes politiques et électorales n’ont jamais été aussi élevés, cela montre bien la force des intérêts qui sont généralement en jeu. La démocratie ne peut fonctionner correctement que si les électrices et électeurs peuvent savoir qui finance et défend quels intérêts et quelles campagnes de votations.
43% des sondés estiment que les partis politiques suisses sont concernés par la corruption.
La réputation des partis politiques suisses ne fait qu’empirer, selon la « baromètre de corruption » rendu public par l’association Transparency International. Ainsi, 43% des sondés estiment que les partis politiques suisses sont concernés, d’une manière ou d’une autre, par le problème de la corruption. Aucune institution ne reflète une image aussi corrompue que les partis politiques. Aucun autre pays européen ne connaît un système aussi opaque que le nôtre. Afin d’y remédier, la JSV propose des règles simples à appliquer. Seule la transparence pourra redonner la confiance dans les institutions.
Le jeu démocratique est faussé.
Alors que les vaudoises et les vaudois votent plusieurs fois par année comme nulle part ailleurs, il faut que les arguments de toutes les parties soient présentés avec la plus grande clarté et qu’il soit systématiquement possible de savoir qui défend quels intérêts de manière tout à fait limpide. La disproportion de moyens actuellement permet à l’adversaire le plus fortuné d’écraser son adversaire par des annonces et affiches. Il est temps que ces pratiques cessent.
La plupart des personnes ne comprennent pas les raisons pour lesquelles les partis ne veulent pas publier la liste de leurs donateurs
La thématique de la transparence financière n’est pas nouvelle et trouve un large écho favorable au sein de la population. Il n’y a que certain-e-s député-e-s de droites qui s’y opposent encore, en disant que c’est une « atteinte obscène à l’organisation interne d’un parti » ou que « toutes les questions de transparence sont réglées par le biais du registre des intérêts » publié sur le site du Grand Conseil. La moindre des choses serait donc de lever tout doute susceptible de jeter une ombre sur nos votes et nos engagements.