Alors que l’épidémie de coronavirus (Covid-19) qui frappe notre pays s’intensifie et que les autorités cantonales et fédérales prennent des mesures de plus en plus importantes, la Jeunesse socialiste vaudoise constate avec effroi les abus de certains acteurs du monde économique et le manque de solidarité de celui-ci envers les plus petites infrastructures, notamment envers les indépendant·e·s.
Passée sur le continent européen puis en Suisse depuis plusieurs semaines déjà, l’épidémie provoquée par le virus Covid-19 – dit « coronavirus » – ne cesse de faire des victimes : civiles, mais aussi, et ce de plus en plus, économiques. En effet, alors que les différentes autorités en appellent à la solidarité citoyenne, certain·e·s entrepreneur·euse·s en profitent pour opérer ce qui ressemble davantage à des « restructurations surprises » que des mesures d’économie : si un grand nombre d’entre elles et eux a recours au chômage partiel ou au chômage technique comme conseillé par Economiesuisse, une minorité préfère à ces pratiques qui garantissent aux employé·e·s un minimum de protection de leur travail d’autres alternatives plus radicales, comme le licenciement collectif, selon des membres du service juridique du syndicat Unia. De telles pratiques sont tout simplement inacceptables d’un point de vue humain.
Par ailleurs, si les entreprises ont la possibilité d’un recours au chômage partiel, nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui ne peuvent pas bénéficier de telles mesures et risquent de se retrouver dans des situations de grave précarité : indépendant·e·s tel·le·s que les chauffeur·e·s de taxi, les coiffeurs·euses, les fleuristes et une myriade d’autres métiers, mais également les travailleur·euse·s à salaires horaires, à l’instar des femmes* et hommes* de ménage. Ces personnes, déjà souvent précaires, se retrouvent totalement abandonnées et sans ressources face à la crise actuelle, avec comme seul secours possible l’Etat.
Enfin, si M. Philippe Leuba, conseiller d’Etat en charge de l’Economie à l’Etat de Vaud annonçait le 18 mars dernier dans une conférence de presse que 150 millions de francs suisses seraient débloqués par l’Etat pour protéger la trésorerie des entreprises du canton (100 mios) ainsi que pour alimenter le fond de chômage (50 mios), force est de constater que ces sommes ne suffisent pas. En effet, à en croire la tribune des professeurs d’économie Hans Gersbach et Jan-Egbert Sturm publiée dans le Tages Anzeiger le 18 mars dernier, il faudrait, au niveau fédéral, près de 100 milliards de francs suisses pour compenser correctement les dégâts économiques provoqués par la pandémie. Face à cette estimation de spécialistes, les mesures prises par M. Leuba, bien qu’à saluer, ne sont malheureusement que des mesurettes : il y a une urgente nécessité à ce que le Conseil d’Etat vaudois contacte la Confédération pour débloquer des fonds supplémentaires.
Pour ces raisons, et en tenant à affirmer son soutien aux dispositions qui ont déjà été prises par les autorités fédérales et cantonales, la Jeunesse socialiste vaudoise demande que soient mises en place les mesures suivantes :
que les activités non-essentielles soient immédiatement mises à l’arrêt et que les procédures judiciaires non urgentes soient reportées au profit d’autres, plus urgentes, comme les violences conjugales, dont la Présidente du Conseil d’Etat vaudois, notre camarade Mme Nuria Gorrite, rapportait il y a quelques jours le risque d’augmentation radicale ;
que les licenciements par des employeurs ou employeuses qui n’ont pas eu recours au chômage partiel ou les licenciements concernant des employé·e·s qui faisaient valoir leurs droits soient déclarés nuls ;
que le droit au licenciement soit suspendu pour toute la durée de la crise actuelle ;
que la possibilité du recours au chômage partiel soit étendue aux indépendant·e·s ;
que les indépendant·e·s, qui bénéficient désormais de l’accès aux lignes de crédit de la Banque Cantonale Vaudoise, puissent emprunter sans intérêt auprès de celle-ci ;
qu’un fonds de compensation suffisant pour les PME, les indépendant·e·s et les personnes payées à l’heure soit mis en place ;
que soit alloué au fonds de chômage un montant suffisant pour couvrir toutes les demandes jusqu’à la fin de l’année 2020 ;
que la Confédération, le Canton, et tout autre acteur de l’immobilier offre le loyer d’avril aux locataires d’arcades commerciales ;
que les acteurs de l’immobilier suspendent, durant la crise actuelle, les mises en demeure de paiement de loyers et les expulsions des locataires ;
que soit mis en place un salaire minimum pour toutes les branches d’activité au niveau cantonal en contrepartie des services rendus à l’épicentre de la crise par des professions souvent occupées par des femmes* et sous-payées, comme les caissier·e·s et les infirmier·e·s.
Nous soutenons par ailleurs toutes les revendications des groupes et associations dont nous sommes proches, tels que les syndicats ou l’ASLOCA.
Pour plus d'informations :
Léon de Perrot, porte-parole, 079 948 28 78
Léonore Vuissoz, secrétaire, 079 752 55 80