Louis Ruchonnet, Lausanne
Chaque année, le 8 mars marque la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes*. L’occasion de revenir sur les multiples discriminations qui entravent leur pleine participation dans la société. Cette année, la Jeunesse socialiste a décidé de thématiser le travail ménager, effectué essentiellement par des femmes* et qui n’est ni rémunéré, ni valorisé, au travers d’actions nationales.
Le travail ménager, un travail féminin.
En ce 8 mars 2019, les jeunes socialistes de toute la Suisse ont paré certaines statues de tabliers, balais et autres outils ménagers. Dans le canton de Vaud, la Jeunesse socialiste vaudoise (JSV) a habillé 7 statues dans les villes de Lausanne, Morges, Yverdon-les-Bains et Nyon. Ces statues, qui mettent en scène des personnages tels que Guillaume Tell, Jules César ou Louis Ruchonnet, représentent chacune un idéal de réussite virile longtemps inaccessible aux femmes*, cantonnées comme elles étaient à la sphère privée et domestique. Aujourd’hui, bien que les choses aient évolué, les femmes* sont toujours en grande partie responsables du travail ménager, rendant extrêmement difficile toute implication à l’extérieur du cercle familial. Ainsi, selon l’OFS, dans les couples avec enfants de moins de 6 ans, les femmes* effectuent environ 60 heures de travail domestique par semaine, contre environ 32 heures hebdomadaires pour les hommes*, soit presque le double. Cette situation n’est pas acceptable.
Une entrave vers l’égalité entre les femmes* et les hommes*
Aujourd’hui encore, les femmes* se heurtent à de nombreuses inégalités qui peinent à se réduire : inégalités salariales, carrières fréquemment interrompues et plus facilement orientées vers des secteurs précaires et mal rémunérés, violences domestiques, sexuelles et sexistes, harcèlement… L’égalité entre les sexes se heurte à de nombreux obstacles. « Il n’est pas étonnant de constater que les femmes* aient de la peine à s’imposer dans le monde du travail quand on sait qu’elles doivent cumuler un emploi rémunéré avec une soixantaine d’heures non rémunérées à la maison », commente Audrey Petoud, porte-parole de la JSV.
Le problème est multiple : tant que les femmes continueront d’assumer la majeure partie de ce travail ménager, elles continueront d’être victimes de discriminations dans le monde professionnel. De plus, avec un taux d’occupation à 100% d’environ 40 heures par semaine, la Suisse rend difficilement accessibles aux femmes* les postes à plein temps, et donc moins précaires. Cependant, nous considérons que le travail ménager est un travail, sans lequel notre société capitaliste ne pourrait fonctionner. C’est pourquoi les Jeunesses socialistes suisse et vaudoise s’engagent pour les droits des femmes* à recevoir des salaires décents, ainsi qu’à une meilleure reconnaissance de tout le travail qu’elles fournissent gratuitement et une meilleure répartition des rôles dans la société. En espérant que la statue du Général Henri Guisan habillé d’un tablier donnera quelques idées à certains…
A. Vinet, Montbenon (Lausanne)
Paderewski, Morges
Jules César, Nyon
Guillaume Tell, Esplanade de Montbenon (Lausanne)
Général Guisan, Ouchy
Pestalozzi, Yverdon
Pour plus d'informations :
Audrey Petoud, porte-parole, 079 637 60 95, audrey.petoud@jsv.ch
Samuel De Vargas, secrétaire, 076 436 89 75, samuel.devargas@jsv.ch